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Monologues Avec Petit Pixel

27 février 2013

Nourrir un enfant de 18 mois, 2ème

Bienveillante et posée.

- Tu veux un gâteau?

- Nan!

L'enfant tend les bras vers le placard à gâteau, et commence à geindre.

Bienveillante, moins posée.

- ... Tu veux un gâteau?

- Naaaannn!

Même manège.

Toujours calme.

- Si tu veux un gâteau, il faut me dire oui! Et je t'en donne un.

Répond en courant dans le couloir, et montrant une colère frustrée:

-NAAAANNNNNNNN!

(le oui et le non paraissaient assimilés, ce fut un leurre. On verra plus tard pour les équa diff.)

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15 février 2013

Nourrir un enfant de 18 mois...


* Il hurle parce qu'il a faim. L'air content quand c'est prêt.

* Il hurle quand on commence à lui donner. On a pas dû aller assez vite.

* Ne veut pas manger si ce n'est pas LUI qui tient la cuillère. Fait des grands mouvements de mécontentement, mettant de la purée partout.

* Quand il tient enfin la cuillère, est assez maladroit pour repeindre l'entourage de la même façon qu'au point précédent.

* Cuillère retournée dans des mains adultes cause faut quand même pas gâcher, refuse de manger et recrache tout sur les vêtements du teneur de cuillère.

* Lessive.

( * et avec le sourire, pour pas le traumatiser, tu comprends, le pauvre.)

10 février 2013

Colin aux légumes

Monologue du dimanche midi avec toi.

Tu veux absolument manger tout seul, mais tu tapes ta cuillère contre le bol plastique si fort que la nourriture s'en échappe. Sachant que ton but est de remplir cette cuillère et de la mener à ta bouche, nous n'y sommes pas vraiment. Le chat boulimique, lui, est ravi d'astiquer les sols et murs maculés de sa langue râpeuse.

Tu continues de taper ta cuillère en riant.

Peut être est tu un chef d'orchestre en devenir?

 

Toujours est-il qu'il a fallut que je t'explique :

"Vois tu, Nath, dans la vie j'ai deux buts te concernant.

Le premier, que tu arrives à te débrouiller tout seul. 

Le second, que tu restes en vie.

Vu que pour manger, le premier est loin d'être atteint, c'est moi qui vais finir de te donner ton colin aux légumes, histoire de quand même respecter le second."

 

Le "non non non" qui a suivi était parlant... Mais tu te laisses vite convaincre!

 

D'ailleurs tu ne voudrais pas te décider à être droitier ou gaucher? C'est troublant de te voir changer de main sans arrêt... 

 

14 janvier 2013

Il y a des Amis

Une fois n'est pas coutume, cet article va être pour deux endroits à la fois. 

Dans ces textes que je rédige pour toi, Nathanaël, parce que je crois qu'il y a son importance.

Dans les textes que je publie dans mon petit blog , pour moi, et pour ceux qui se reconnaîtront là-bas, parce que c'est important aussi.

 

Parce que tu vois, mon fils, dans la vie, il arrive des moment où tout s'effondre en même temps. D'aucuns diraient que si nous recevons des épreuves, c'est que nous pouvons les surmonter, mais pour l'avoir expérimenté de près, je t'assures que quand parfois Murphy s'en mêle, tu penses que tu vas te noyer. Et je suis convaincue que Nietzsche se trompait en disant que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Si tu y survis, une épreuve peut te laisser des marques ad vitam. Ça n'empêche pas de se relever et de continuer la route, en évitant les erreurs précédentes, mais tu n'es pas plus fort pour autant! 

 

Si tu vois les dates et que tu connais un peu mon/notre histoire tu dois savoir ce qu'il c'est passé dans ces eaux là pour nous.

 

Et donc quand tu es le bec dans l'eau, c'est là que tu vois si ton entourage vaut la peine ou pas. Si tu es entouré de vrais amis, ou de parasites. 

J'ai beaucoup de chance pour ma part, des amis j'en ai, des vrais. Pour pleins de raisons!

Pour te décrire un peu le type d'amis que je vois autour de nous en ce moment :

 

  • Il y a ceux qui savent depuis le début. Qui s'éloignent un peu, par peur de la contagion. Qui ne veulent pas prendre parti mais évidement "si ça part en conflit ouvert, on sera de ton côté hein!" parce que c'est humain. Faut pas leur en vouloir si c'est à l'autre qu'ils disent ça, ce n'est pas contre toi, mais tout le monde attend que ça parte en guerre des tranchées.

 

  • Il y a ceux qui organisent des jeux de rôle, ces jeux que tu préfères, et ce qui t'a apporté tous ces amis, faut bien rendre à César, tout ça. Et même que les dates tombent bien, parce que ce soir après le jeu, tu sais que tu ne dormiras pas au "domicile conjugal" parce que "conjugal" il n'y a plus. Du coup l'après midi avec tous ces gens qui sont aussi un peu des amis, tu t'amuses, tu dis des bêtises et tu gesticules, car quand tu vas un peu moins bien que d'habitude, tu fais juste un peu plus de bruit que d'habitude. 

 

  • Il y a ceux qui supportent que tu fasses plein de bruit, que tu dises n'importe quoi, parce que c'est toi, et qu'ils ont arrêté de chercher à comprendre. Ce sont tes camarades de jeux, et de toute façon eux aussi sont là pour s'amuser. Et ça marche!

 

  • Il y a ceux qui supportent que tu fasses plein de bruit, parce qu'ils voient bien que ça va pas. Il ne demanderont pas, mais tu sais qu'ils pensent, et que "radio potin" leur apportera les réponses que tu n'as pas encore le courage de donner.

 

  • Il y a ceux que tu as croisé trois fois mais que tu peux taxer à volonté, car tu sais depuis le jour ou ils t'ont dit que personne ne pouvait leur taper une clope, sauf leurs amis, que tu en étais.

 

  • Il y a ceux qui voient que tu vas pas bien, qui voient ton mari partir sans toi, et les larmes dans tes yeux. Ils te demandent "mais ça va?" "tu réponds oui avec un sourire triste, ils insistent car il s'inquiètent, tu insistes aussi dans ton déni. Ceux là aussi dont des vrais, mais tu sais que les choses sont réglées et qu'ils ne peuvent rien faire. Ils ont leur propres ennuis à gérer, donc tu ne te répands pas dans leurs oreilles. Mais tu leur dois la vérité, pour plus tard, parce qu'ils le valent bien.

 

  • Il y a ceux qui savent car radio potin marche vraiment bien dans ton microcosme associatif. Et les commères sont pudiques, ils attendent donc que tu leur en parles, et leur épaule accueille tes larmes, si larmes il y a. Mais ils ne s'imposent pas.

 

  • Il y a ceux qui voient que ça va pas et vont tenter de s'imposer maladroitement dans ta vie pour prendre soin de toi. Selon les circonstances et la capacité d'incrustation à la sauvage, tu peux très mal le prendre et être dur avec eux. Ce n'est pas la peine, leur démarche aussi part d'un bon sentiment.

 

  • Il y a ceux qui s'inquiéteront toujours pour toi, parce qu'ils te considèrent comme un petit enfant à protéger. Eux tu ne leur dit rien pour l'instant, car ils seraient trop inquiets pour être efficaces.

 

  • Il y a ceux qui, si vraiment tu n'as aucune, mais aucune autre solution, sont prêt à quand même t'ouvrir leur portes. Parce que leur chez eux est trop petit, trop confiné, trop avec un bébé, trop pas envie. Ceux là aussi comptent, parce que si tu es sous un pont, ils te t'y laisseront pas, même si ça les gonfle.

 

  • Il y a ceux qui restent égaux à eux même, imprévisibles ou prévisibles. Ceux là font tourner le monde sur son axe, et rassurent. Pour te ramener au quotidien chaud et stable, tu peux compter sur eux.

 

  • Il y a ceux qui voient tout avec objectivité/pessimisme. Parce que leurs vies ont été mouvementée, parce que les claques qu'ils ont prises les as rendus plus lucides que toi. Eux, ils avaient vu que tu allais te casser la figure. Ils t'ont laissé faire, parce que tu es adulte et que tu assumes tes bêtises. Et ils le diront quand même un peu, mais pas trop fort pour pas te faire plus de mal, qu'ils t'avaient prévenu. Ce sont les meilleurs prescients car ils prévoiront les pires coups, même et surtout ceux qui viendront de là où tu ne l'attends pas.

 

  • Il y ceux qui t'ouvrent leur porte sans questions, comme à tes deux meilleurs potes avant toi (que tu as aussi accueilli chez toi, en cette époque où tu pouvais le faire). Ceux là prennent soin de toi le 1er soir, te payent à manger ton 1er et seul repas de la journée, l'appétit s'étant fait la malle, et mangent gaiement avec toi. Ils te font le résumé des radios potins associatifs que tu as loupé tout ce temps ou tu construisais ta famille (mais une commère ne s'éteint vraiment jamais), te font sourire, te mettent à l'aise pour que chez eux tu te sentes chez toi. Faudra un jour qu'on m'explique pourquoi ces amis là n'ont pas mangé à mon mariage, erreur d'invitation, tout ça. Ceux là tu leur es redevable à vie d'avoir été là au bon endroit au bon moment et d'avoir fait ce qu'il fallait, c'est à dire comme d'habitude, avec chaleur.

 

  • Il y a ceux qui n'ont jamais de temps, même pas de dormir, entre le boulot, les activités extra-scolaires et le reste qui les déborde. Mais quand tu leur demande une heure de leur temps pour t'épancher, ils t'en trouvent plusieurs, raccrochent leur hyperactivité et te racontent leur vie de lapin blanc pour te faire rire. Ça peut être plus ou moins long selon ton état, mais ça marche!

 

  • Il y a ceux qui sont un peu plus loin géographiquement, mais qui auraient fait la même que ceux qui t'accueillent, et leur pensées t'accompagnent. Ceux là, il faut aller les voir dès que tu le peux, ça fait une vraie bonne coupure pleine de bons moments, et ça requinque pour la suite.

 

  • Il y a ceux auquel tu penses car ils te manquent. Tu ne leur manque peut être pas autant, l'affection peut être unilatérale. Mais elle te réchauffe aussi le coeur en attendant de les revoir.

 

  • Il y a celui que tu laisses, malheureux comme les pierres. Tu l'aime comme un de tes meilleurs ami, c'est ce qui le fait souffrir. Tu tiens à cette relation, en espérant qu'il puisse suivre ensuite, quand enfin un jour, il ne sera plus amoureux.

 

 

Bref, tous ces amis comptent, et il faut tous les aimer. 

Ils tiennent le coeur au chaud quand tu crois qu'il va geler de douleur et de solitude.

Ils te permettent de te sentir en vie, te rappellent que la vie continue malgré tout.

 

 

Et pour tout ça, il faut leur dire

merci.

 

29 décembre 2012

Citation du mois 12/2012

L'amitié est ce qui résout et atténue vraiment l'isolement tout en ne mettant pas notre identité en péril comme le fait l'amour.

Chuck Palahniuk, le Festival de la couilles et autres histoires vraies.

 

Quelques infos sur l'auteur ici et ici .

Le livre par  .

 

J'ai déjà dû te bassiner avec Chuck (j'appelle par leur prénom les gens dont je me sens proche, il n'y a pas de raison, n'est ce pas?) qui est un grand auteur contemporain, qui stigmatise à merveille les dysfonctionnements qui enlaidissent notre monde, et qui propose même des solutions (un peu radicales mais ne faudrai-il pas taper un grand coup pour tout changer?).

En ces temps troubles où ton père et moi nous séparons, je suis heureuse de pouvoir dire que nous allons rester de très bons amis.

Parce qu'on ne se sépare pas parce qu'on se déteste, parce que nous tenons l'un à l'autre, et à toi.

Parce qu'hier ton père m'a demandé officiellement d'être sa meilleure amie pour la vie, et j'ai répondu oui.

On ne met pas d'anneau pour sceller une amitié, mais c'est bien plus serein et pérenne qu'un amour. Moins dangereux aussi.

 

Je ne dis pas qu'il ne faut pas tomber amoureux, et de toute façon, quand ça te tombera dessus, tu n'auras pas le choix. 

Mais s'entourer de vrais bons amis préserve de pas mal de catastrophes! Et console quand l'amour fait mal...

Ils te diront si tu deviens un autre auprès de la personne que tu aimes, te le reprocheront même. 

 

Et même si tu les enverras sur les roses, ces andouilles qui ne comprennent rien à la merveilleuse histoire que tu vis  (c'est sûr à environ 99%, pour l'avoir vu des millions de fois), quand elle sera finie, c'est dans leur bras / sur leurs épaules / en partageant un verre avec eux (rayer la mention inutile) que tu oublieras ta douleur!

Je crois qu'une vraie amitié est plus durable qu'un vrai amour! ;-)

 

 

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19 septembre 2012

Haïku du jour!

Sakura s'envole
Embrasse le mont Fuji
Hokusaï les peint

15 septembre 2012

Haïku du jour!

Le soleil timide
Ne suffit plus à son ciel
Automne mange les jours

10 septembre 2012

Haïku du jour!

Le soleil se lève
Impose sa douce chaleur moite
Bel été indien

7 septembre 2012

Somnambules...

Cette nuit, tu nous a réveillé,ton père et moi.

Une "sucette" tombée à remettre, une veilleuse à éteindre, rien de grave.

Sauf que...

Ton père m'a donc raconté ce matin que je me suis levée, que j'ai donc remis la sucette dans ta bouche, je t'ai bordé.

Je ne me rappelais de rien...

 

Alexis m'a déjà fait un peu de somnambulisme, comme allumer la lumière de la chambre en pleine nuit en m'invectivant de retourner le matelas de toute urgence!

Ou la fois où il m'a demandé plusieurs fois si j'avais lu le rapport de l'ombre de mes pieds... 

 

Je ne pensais pas que c'était contagieux...

Tu nous raconteras?

31 juillet 2012

La Genèse

Happy birthday to me.

 

Me voilà, à l'age christique (et critique), cherchant l'inspiration pour mettre en jolie forme toutes ces choses que je veux te dire.

En cadeau d'anniversaire à moi même, je vais te raconter ta genèse. Quelques mots sur le début de toi.

Des mots pour résumer l'amour que nous avons pour toi. La joie que nous avons eu de t'accueillir. Le bonheur de te regarder grandir, trop vite, mais tellement bien.

Des mots pour te dire comme nous t'avons attendu, espéré, désiré, pour que tu pointes ton nez au moment ou nous avions enfin lâché l'affaire.

Un miracle.

Pour t'expliquer depuis le début, je me vois, à Dreux, noël 1997, dans un lit d'hôpital, pour un kyste bizarre à l'ovaire droit. Anesthésiste paniqué par le sang que je perds dans la bouteille en verre reliée à mon ventre par un drain. Le chirurgien : "ce n'est pas grave. Vous avez une endométriose, continuez la pilule et ça ira tout seul". Trois trous dans le ventre, et me voilà avec un beau couperet au dessus de la tête, dans l'indifference du foreur de ces trous, trop occupé par sa campagne municipale (qu'il a perdue, bien fait pour lui.)

La suite des évènements : personne dans mon entourage ne sait ce qu'est une endométriose. Et le corps médical, qui a l'air de penser que la pilule ne suffira pas, me dit que pour faire des enfants, ça va être vraiment compliqué.

Là, j'ai su que je voulais vraiment des enfants. A tout prix.

Pas d'internet à grande échelle à l'époque, donc pas de forum inquiétant ou de wikipédia du même acabit. Je reste dans les doutes, mais au moins maintenant si je suis pliée en deux tous les mois, ce n'est plus dans ma tête de chochotte. Y'a vraiment un truc qui cloche!

Orléans. A la fac, vais voir le gynéco du campus, qui me propose un traitement hormonal ou une ménopause artificielle. La ménopause en question n'étant pas forcément réversible, allons y pour le traitement.

Toujours mal, me met en plus à gonfler de partout, je me met donc au régime de toutes mes forces.

Peine perdue. 

30 kg en rab plus tard, j'arrete le traitement de l'apprenti sorcier et ne peux que constater les dégâts. Mon généraliste me dit que c'est le moment idéal de faire un enfant, 25 ans, au sortir de ce traitement.

Ce fut un NON catégorique du monsieur Emeline de l'époque.

Paris, décembre 2009. Ton père et moi voulons essayer. Nouveaux trous dans le ventre, on y nettoie le chaos maladif et on vérifie que tout passe bien (les joies de l'hystérographie, parait que c'est atrocement douloureux, moi j'y ai heureusement eu droit sous anesthésie générale) 

Rien.

Mai 2010 : voyage au bout du monde pour se détendre, doublé d'une stimulation ovarienne.

Rien.

Juin 2010 : Ta tante Solène tombe enceinte, nous sommes sonnés, on va au clash. 

Toujours rien.

Nous entamons une Procréation Médicalement Assistée, sur le conseil de mon gynéco de ville. (Un personnage haut en couleur soit dit en passant, misogyne au possible, qui a bien retenu la tête d'Alexis mais pas la mienne...)

Scandales à l'hôpital Bichat pour obtenir un rendez vous dans moins de 10 000 ans (débordés, qu'ils sont) pour éviter que je me fasse réopérer pour rien.

Octobre 2010 : rendez vous avec le gynéco de la PMA. ça ne sert à rien de s'enerver, avec l'endométriose ça ne marchera pas. Proctole de fécondation in vitro en cours, on laisse passer un cycle, puis en décembre lors du second, on attaque le traitement.

soit une piqure par jour dans le ventre de décapeptyl pendant une trentaine de jours, pour bloquer le fonctionnement des ovaires, puis une quinzaine de jours après, déclenchement de l'ovulation en masse, donc autre piqûre quotidienne en plus de la première, puis prélèvement de tous ces beaux ovocytes au terme.

Don de semence par ton père dans les 48 heures, fécondation in vitro à proprement parler, implantation en moi, croisage de doigt et brulage de cierge, touchage de bois et j'en passe.

Décembre 2010 :  Ton père et moi sommes assommés par les derniers mois, les examens préliminaires (on passe son temps à faire des prises de sang pour montrer qu'on a pas le sida et autre joyeusetés dans ces protocoles), notre couple tient bon, mais ça n'est pas facile. On se retrouve, puisque sans la médecine ça ne marchera pas, donc la pression diminue un peu.

Dernier passage à Bichat avant d'attaquer le traitement hormonal qui va encore une fois massacrer ma silhouette. 

La sage femme me fait les prescriptions de produit, me donne un pack-piqûres-à-domicile, et au cas où, je lui demande une dernière prise de sang, pour vérifier en désespoir de cause que les hormones ne vont pas aller décrocher un embryon qui se serait égaré par là.

15/12/10

Je fais la prise de sang avant de commencer le traitement, les résultats arrivent par fax à mon boulot la veille du début des piqûres.

La sage femme me contacte pour faire le point:

"Là, votre taux de BêtaHCG est à 13. Le truc c'est qu'en dessous de 5, c'est sur que vous n'êtes pas enceinte. Au dessus de 25, pas de doute non plus, là vous êtes enceinte. Entre les deux, le résultat est "douteux"."

"Je fais quoi alors?"

"Commencez les piqûres, faites une nouvelle prise de sang demain matin, et selon les résultats, on avise. Si ça a doublé, pas la peine de faire le traitement!"

16/12/10

Nouveau passage au labo, puis métro boulot infirmière qui me montre comment me piquer et dodo.

Ton père et moi en plein ballottage, à vouloir y croire, mais à se dire que ça n'est pas possible, comment aurait-on pu arriver à ce que la médecine nous disait inimaginable?

17/12/10

Dans l'après midi, nouveau coup de fil de la sage femme au boulot.

62.

Le taux est à 62!

Elle me dit de tout arrêter et me félicite. Tu es là.

Je suis sonnée, incapable de travailler plus longtemps.

Le labo me faxe les résultats.

La support d'équipe me l'apporte.

J'espère qu'elle n'a pas lu ou pas compris, mais en fait, je m'en moque complètement.

Enfermée dans un box au boulot, j'appelle ton père, nous pleurons de joie. Il prévient sa famille.

J'appelle ta tante Maud qui saute au plafond et qui pleure un peu aussi.

J'appelle tonton Cube, tonton Lens, qui sont heureux, Lens danse même et se roule par terre.

J'appelle ton grand père François qui me dit une bonne dizaine de fois que "c'est très bien."

Je poste un "62!" sur facebook, que mes amis initiés à la situation ne manqueront pas d'interpréter.

Mes quelques collègues qui sont encore là ce vendredi soir de décembre comprennent exactement ce qu'il se passe.

L'un d'entre eux, Daniel, me dit de bien profiter de ce moment, et que je ne l'oublierais jamais. 

De notre tour, je regarde le soleil se coucher sur Paris, et je me dis qu'il a raison. 

 

Tu as été conçu à la remise de diplômes de ton père.

Quand enfin nous n'y pensions plus, nous, couple infertile.

 

J'adore faire mentir les médecins!...

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